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Par Ekua Ekumah

L'importance de la langue a été mise en évidence lors du rassemblement artistique Bright Generations d'ASSITEJ International, qui s'est récemment achevé. Avec plus de 800 artistes, éducateurs et chercheurs travaillant avec des enfants et des jeunes du monde entier, cet événement historique a mis en évidence la langue comme une préoccupation à la fois créative et pratique. L'un de ses principaux piliers - leshéritageshistoriqueset les nouveaux défis - exigeait unengagement critique vis-à-vis de la domination continue des langues coloniales et nous invitait à réimaginer la diversité linguistique de l'Afrique comme une force unificatrice plutôt que comme une source de division.

Tout au long de l'événement à Marseille, les participants ont vécu des moments de vulnérabilité linguistique : en naviguant dans des spectacles dans des langues inconnues, en s'appuyant sur les sous-titres ou la langue des signes, et en interprétant des productions non verbales. Même en dehors des espaces de représentation, les interactions quotidiennes - demander son chemin, participer à des ateliers ou simplement se rencontrer autour d'un repas - ont été marquées par des négociations linguistiques. Ces moments nous ont rappelé avec acuité comment la langue médiatise notre accès, façonne nos expériences et définit souvent notre appartenance.

Dans ce contexte, ACYTA (African Children and Youth Theatre Arena) a organisé une session intitulée Africa Connect, qui a attiré les 21 délégués africains et de nombreux participants internationaux. La langue est rapidement apparue comme un thème central : Quelle langue nous permet de communiquer de manière inclusive ? Comment naviguer entre les différences sans aplatir le sens ou la texture émotionnelle ? La session a renforcé la présence puissante de l'héritage colonial dans notre façon de parler, d'écouter et de partager. Si l'anglais, le français et le portugais offrent un certain éventail et une certaine accessibilité, ils peuvent aussi être limitatifs, en particulier lorsqu'ils réduisent au silence ou excluent les voix africaines enracinées dans des visions du monde linguistiques différentes.

La position d'ACYTA est sans équivoque : la languedoit être un pont et non un mur. Cette idée a trouvé un écho profond lors de la réunion qui a débouché sur la Déclaration de Marseille 2025 : Embrasser UBUNTU, qui appelle les créateurs de théâtre et les éducateurs à transcender les frontières linguistiques et à s'orienter vers une pratique plus connectée et intentionnelle.

Opérant sur un continent aussi riche en langues que l'Afrique, ACYTA comprend que la langue est plus qu'un simple outil. C'est un puissant marqueur d'identité et un moyen par lequel circulent la culture, le sens et la philosophie. Ce multilinguisme n'est pas un obstacle à surmonter, c'est une base sur laquelle construire, une ressource à célébrer. Le théâtre, avec son arsenal d'expression physique - mouvement, rythme, image, silence - offre des points d'entrée créatifs pour naviguer et traduire à travers les divisions linguistiques.

Cette conversation s'inscrit dans une tradition intellectuelle plus longue, notamment le débat entre Ngũgĩ wa Thiong'o et Chinua Achebe sur la question de savoir si la littérature africaine doit être écrite dans des langues coloniales ou indigènes. Pour les praticiens du théâtre qui travaillent avec de jeunes publics, cette question reste particulièrement urgente : Devons-nous jouer dans les langues que les enfants entendent à la maison, ou dans les langues sanctionnées par les institutions ? Qui décide quelle langue est digne d'être jouée sur scène ?

ACYTA nous met au défi de repenser notre façon de communiquer clairement et intentionnellement. Qu'est-ce qui influence ce que nous faisons ? Pourquoi le faisons-nous ? La réponse doit toujours revenir aux enfants et aux jeunes qui sont au centre de notre travail. C'est pour eux que nous devons nous élever au-dessus de la politique et de l'ego, et pousser vers la collaboration, la fierté culturelle et l'engagement transfrontalier.

Dans tout cela, ACYTA insiste sur le fait que la langue ne devrait jamais être une raison pour laquelle nous ne parvenons pas à nous connecter.

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