Nous sommes des artistes et des créateurs de théâtre. Nous sommes des facilitateurs. Nous croyons que tous les enfants ont droit aux arts et à la culture. Mais ” Droit ” n’est qu’un mot et ce sont les réalités dans lesquelles nous vivons tous, dans tous nos différents pays, qui rendent le parcours vers ce but si difficile.
La dramaturgie triennale décidée par le Comité exécutif après le dernier congrès est “Vers l’inconnu”. Au fur et à mesure que nous avançons dans ce voyage, nous recherchons le type de réflexion exploratoire qui peut mener l’association vers l’avenir. Pour moi, le défi, c’est d’être prête à faire face au possible – chercher les moyens par lesquels le changement peut se produire : changements dans la pratique artistique, les systèmes et les structures, la communication et notre relation avec nos publics, répondre à l’imprévu et être curieuse du potentiel de chaque rencontre, rapprocher notre communauté et l’élargir en même temps.
L’une des questions que se pose le Comité exécutif est “qui n’est pas dans la salle, et pourquoi ?” Cette question est au cœur de l’inclusivité : la possibilité pour chacun de s’impliquer n’est pas seulement offerte, mais rendue possible. Demander pourquoi les gens ne sont pas là nous amène à chercher les obstacles à leur inclusion. L’extrait suivant est tiré de la mise à jour du Manuel des politiques et protocoles de l’ASSITEJ :
L’accès universel consiste à influer positivement sur la participation des personnes marginalisées par la reconnaissance, l’identification par la consultation, l’élaboration de stratégies, l’élimination et le suivi continu des obstacles à la participation.
L’accès universel pour l’ASSITEJ concerne les créateurs de théâtre et les participants. Il s’agit d’apporter activement des changements aux modes de fonctionnement actuels au sein des organisations et des événements, et d’apporter des changements d’attitude et matériels afin d’atteindre le plus grand nombre de personnes possible.
Il est important de noter que l’accès universel signifie s’ouvrir à de nouvelles frontières de la création théâtrale.
L’Accès Universel est une notion consciente. Regarder notre art et notre vie à travers ce prisme nous demande de changer la façon dont nous agissons, pensons et parlons actuellement. L’Accès Universel demande des changements dans le langage, l’apprentissage de nouvelles langues, l’apprentissage de nouvelles façons d’être et de travailler, le désapprentissage d’anciennes pratiques, le changement des structures physiques, le don d’espace et de temps, d’être prêt à prendre du recul, d’écouter et accepter de nouvelles opinions, de chercher à se faire une idée de ce qu’est “l’habitude”, de vouloir la remettre en cause.
Offrir des possibilités est une chose, permettre l’accès en est une autre. Pour ceux qui ne peuvent pas facilement trouver un chemin pour pratiquer ou faire l’expérience des arts, il faut établir des tremplins et ouvrir des portes, mettre en place des mécanismes délibérés pour permettre une plus grande participation. Penser en termes d’accès universel ouvre de nouvelles façons de travailler et d’engager les gens, introduit de nouveaux publics plus larges et offre une plus grande portée pour tous.
La dernière ligne de l’extrait ci-dessus est vitale : s’ouvrir à de nouvelles frontières de la création théâtrale. L’ASSITEJ nous donne l’occasion de partager les meilleures pratiques, de collaborer de manières de plus en plus diverses, de continuer à expérimenter ensemble et de nous assurer qu’il y a une place dans la salle pour tous, et que les “Droits” peuvent vraiment avoir un sens.